vendredi 23 octobre 2015

Souris-clavier-stick trois-en-un, avec le crowdfunding Kickstarter

Le clavier/souris/stick King’s Assembly - 
Solid Art Labs - via Kickstarter

Depuis février 2014, Kickstarter la plateforme de financement participatif - ou crowdfunding - présente un nouveau projet technologique : un clavier-souris avec stick analogique, la King’s Assembly, que l’on pourrait traduire par « l’assemblée du roi » (rien que ça). L’idée vient de Solid Art Labs, société fondée par un ingénieur et un designer californiens.




Un clavier/souris/stick analogique, ou 3 périphériques compilés en un seul

Le prototype de la Kingsassembly - 
Solid Art Labs - Kickstarter
La King’s Assembly est constituée de deux blocs, un pour chaque main. Les deux sont équipés d’un stick analogique et de nombreuses touches et boutons. Chaque touche ainsi que les sticks peuvent être configurés avec les actions et fonctions de son choix (mais ne comptez pas sur une fonction café et croissants). Le déplacement d’un bloc correspond au mouvement de la souris. On peut donc aussi n’en utiliser qu’un seul si on ne souhaite pas remplacer tous ses périphériques. Le classique bouton de défilement de la souris peut être géré par le stick analogique.

Image projet king's assembly
Etat du projet via Kickstarter - 
1129 contributeurs
Le projet est déjà financé à plus de 400% trente jours avant la clôture de la période d’engagement
Il est vrai que ce n’est pas le premier projet du genre, mais on compte peu d’objets de ce type commercialisés dans la grande distribution en France. On les trouve plutôt sur des sites proposant des claviers ergonomiques dont ceux adaptés à certains handicaps, à un prix souvent prohibitif. Peu de chances donc que l’on voit ce projet commercialisé à grande échelle chez nous, mais celui proposé sur Kickstarter nous permet d’acheter ou de subventionner cet ovni. Il s’agit en premier lieu d’un périphérique destiné aux joueurs de jeux vidéo mais aussi à tout adepte de l’informatique désirant un outil personnalisable.
Il ne faut cependant pas oublier que c’est un prototype, une version qui n’offre aucune garantie d’ergonomie ou de zéro problèmes techniques et bugs (cf. les parties « risks and challenges » du projet et les règles de responsabilité définies par Kickstarter). Ainsi si le projet sur papier paraît séduisant, il n’est pas exclu qu’une fois entre vos mains il vous pousse à l’arrachage de cheveux !

La vidéo de présentation de la King's Assenbly, via Youtube
Financement participatif ou crowdfunding, Kickstarter fait partie de ces sites qui proposent aux internautes de financer toutes sortes de projets créatifs, présentés par des individus, entreprises, associations. Selon les plateformes de crowdfunding la thématique du financement peut être de l’ordre du projet commercial (plutôt Kickstarter), citoyen, solidaire, environnemental (comme par exemple UluleKisskissBankBank…) ou même individuel (par exemple GoFundMe, qui permet de demander l’aide financière des internautes pour un besoin personnel comme des soins médicaux).

Le pigeon, ce voisin « indésirable » que l’on peut aider

Le pigeon des villes est un oiseau mal aimé qui nous rend de nombreux services en se nourrissant d’une partie de nos déchets quotidiens. Éloigné, poursuivi, capturé, gazé… tous les moyens sont envisagés pour s’en débarrasser. Et pourtant, certains l’aiment en cachette ou ouvertement, mais ne savent pas quoi faire lorsqu’ils trouvent un oiseau blessé ou tombé du nid.


Pigeon, 2010, photo David Yu, Flickr, CC BY-NC-ND 2.0
Le pigeon biset (du nom de son espèce), s’est développé dans les grandes cités car il y trouvait beaucoup à manger. Granivore, à la base, il peut consommer aussi des fruits ou des petits invertébrés.
En ville, cependant, les pigeons sont devenus omnivores et opportunistes : une alimentation variable en fonction de leurs préférences et aussi de ce qu’ils peuvent trouver dans leur environnement.
On leur reproche d’être sales, envahissants, nuisibles…
Avec le développement croissant de la population de ces oiseaux,
la nourriture vient parfois à manquer en ville. Or l’article 120 d’un arrêté des règlements sanitaires départementaux, interdit le nourrissage des chats et des pigeons. Certains oiseaux ne sont donc pas toujours en parfaite santé du fait de ce qu’ils sont parfois obligés de consommer, mais aussi des conditions de vie dans les villes (pollution, maladies, accidents…).
Qui n’a pas vu de pigeon prostré au sol, marchant sur un moignon de patte, ou au plumage très abîmé ? Bien des problèmes sont aussi liés aux tentatives parfois brutales de contrôle de leur population dans les différentes communes (pièges, gazage, empoisonnement…).
Mais il existe quand même des associations, des scientifiques et des particuliers qui s’y intéressent de façon positive, comme l’ambassade des pigeons, la Société Protectrice des Oiseaux des villes ou encore le muséum national d’histoire naturelle via des projets de recherche à lire sur le site du pigeon en ville.
Que faire en cas de pigeon / oiseau des villes blessé, ou accidenté

Pigeons biset, en plein nourrissage, 
Jardin des Plantes, Paris, 2014 (© Pascale)
Si vous apercevez un pigeon blessé, accidenté, prostré, un jeune tombé du nid… n’hésitez pas à lui porter secours. En ville aussi les dangers sont nombreux (prédateurs, intempéries, voirie…)
Si c’est un jeune et que vous pouvez le replacer dans son nid, c’est la meilleure solution. Si c’est impossible, ou s’il s’agit d’un pigeon en mauvais état, l’association Lapalomatriste pour la protection et le traitement éthique des pigeons en ville explique qu’il faut « sécuriser le pigeon blessé dans un carton troué fermé » et « ne jamais donner du PAIN, du LAIT ou des croquettes pour chats/chiens ramollies (sauf croquettes vegan) à un pigeon, même bébé ». Elle donne plus de détails sur les gestes à effectuer et les quelques conseils et informations de base sur sa page web. La ligue protectrice des oiseaux (LPO) donne aussi sur son site national une liste de gestes qui sauvent.
Des centres d’accueil et de soin :
- Pour toute la France, la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) donne sur son site la liste de centres de sauvegarde LPO, accueillant toutes espèces d’oiseaux. Un réseau de bénévoles et de transporteurs aide à acheminer gratuitement les oiseaux vers les centres de sauvegarde (si vous êtes situé assez loin d’un centre, contactez le afin de connaître les possibilités d’acheminement de l’oiseau). Il existe aussi l’union française des centres de sauvegarde de la faune sauvage (UFCS), qui recueille et soigne les oiseaux ainsi que les mammifères (attention, quelques uns de ces centres peuvent être spécialisés dans certaines espèces d’oiseaux seulement. Il faut bien se renseigner).
- En région parisienne :
  • Le site de l’antenne de LPO île de France propose une liste des centres de la région ainsi qu’un document pdf téléchargeable.
  • La Société de Protection des Oiseaux des Villes (SPOV),  est un centre d’accueil réservé aux pigeons. On peut trouver leurs coordonnées et le plan sur google map (pas de site web pour le moment).
    Espèces prise en compte : Pigeon biset (pigeon des villes) uniquement. Ne pas hésiter à les appeler auparavant.
    66 Rue Gabriel Péri 92320 Châtillon
    Accès transport en commun : Métro ligne 4 (Porte d’Orléans) ou 13 (Châtillon-Montrouge), T2 Issy Val de Seine, puis bus 194, 295 ou 394… (arrêt « Jean-Pierre Timbaud »).
  • Le CEDAF (centre d’accueil de la faune sauvage d’Alfort) à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort, recueille toutes les espèces sauvages, oiseaux et petits mammifères (y compris le pigeon).
    Accueil et dépôt des animaux 24 h sur 24, 7j/7
    De 8h à 18h en semaine : au comptoir d’accueil du CHUVA (Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire d’Alfort)
    De 18h à 8h en semaine : à l’accueil des Urgences du CHUVA
    Week-ends et jours fériés : à l’accueil des Urgences du CHUVA
    Accès transport en commun : métro ligne 8, arrêt « École vétérinaire de Maisons-Alfort ».

Under the skin - sous la peau de Scarlett Johansson

Affiche du film Under the skin
Affiche du film « Under the skin », France, 2014
Under the skin, un film de Jonathan Glazer, sorti le 15 juin 2014 en France, met en scène Scarlett Johansson d'une façon totalement étrange et fascinante. Un rien estampillé science-fiction, c'est aussi une expérience des sens...

Le film Under the skin, est très librement inspiré d’un roman fantastique de l'écrivain d'origine néerlandaise Michel Faber, (2000). L’histoire originale retrace le quotidien d’une extra-terrestre missionnée sur terre afin de « recruter » quelques humains dans une ferme un peu particulière, puisque c’est pour y servir de bétail. Au fil du temps et des événements, l’héroïne se pose de plus en plus de questions sur son « job » et sur elle-même sans forcément trop savoir comment sortir de ce cercle infernal. Pour plus de détails, il faudra lire ce roman nominé pour un prestigieux prix de littérature anglaise (le prix Costa ou Costa Book Awards).
Pour en revenir au film, c’est donc une adaptation très épurée du livre, abordant l’histoire d’une façon bien différente.


Gif animé du film Under the skin
Under the skin – gif animé via 
le blog http://onthescreenreviews.com/
Scarlett Johansson y est montrée sous toutes ses coutures ou presque, jeune femme brune au carré bouclé, tantôt sensuelle, déterminée, ou perdue et effrayée dans un monde qu’elle ne connaît pas (le nôtre). Étrange symbole d’une féminité aguichante, elle  rôde aux alentours de Glasgow en Ecosse, et attire des hommes pour les entraîner dans un lieu d’où ils ne reviendront sans doute pas.
Le mâle tombe facilement dans ses filets, même si la proie idéale est rare, pour des raisons de discrétion bien sûr.

Image du film Under the skin
Under the skin – Image extraite du film
Quelques images cultes sont à retenir comme la parade amoureuse de Scarlett attirant la victime dans un lieu sombre au sol d'un noir lisse et mystérieux, tout en s’effeuillant et en marchant au rythme d’une musique obsédante.

Le film a des allures étranges de documentaire, comme pris sur le vif. Il y a par exemple une scène tournée en caméra cachée dans une rue passante de Glasgow. Scarlett trébuche et tombe sur le trottoir, sans se relever. Des personnes l’aident à se remettre sur pied, mais nul ne semble la reconnaître. De nombreuses images montrent Glasgow, ses rues et ses habitants, les centres commerciaux, les quartiers urbains… et à son opposé le calme sauvage de la nature écossaise.
La musique est parfois lancinante, mais jamais envahissante. Les paysages écossais sont tout simplement magnifiques. Plusieurs scènes sont à couper le souffle par leur beauté et le son qui les accompagne.

Under the skin – image extraite du film
Bien sûr quand on ne sait pas à quoi s’attendre, les débuts du film ont de quoi surprendre et interloquer : très peu de dialogues, aucune explication claire sur ce qui se passe. Le spectateur est pris dans cette histoire tel un témoin voyeur qui ne sait pas trop où on l’emmène. Mais nous suivons volontiers cette femme étrange qu’incarne Scarlett Johansson avec subtilité et sincérité, bien que tout cela soit inquiétant et troublant. Elle est cette créature venue d’ailleurs qui découvre ses propres sensations au fur et à mesure du temps qui passe. Ce monde bizarre et grouillant d’individus, cet afflux d’émotions nouvelles, la déconcertent totalement.

Under the skin a reçu beaucoup d’éloges des critiques presse pour son ambiance, ses visuels, sa bande-son, encensé comme un film d’auteur original, « un labyrinthe de miroirs qui exacerbe délicieusement les ambiguïtés du jeu dramatique » (Le Monde), « Le très beau film (et très particulier) de Jonathan Glazer se veut être une expérience sensorielle, tactile, auditive, comme le cinéma tente parfois d’en proposer. Musique hypnotisante, lenteur planante : notre univers est vu de l’extérieur (…) On est dans une science-fiction qui ne fictionne guère sur notre réel.  » (Le Point), « le résultat est une plongée dans un monde de pures sensations, fruit d’une harmonie inouïe entre l’image et le son. » (Première).
Le succès public est, lui,  plus mitigé si l’on regarde les avis des spectateurs sur différents sites comme Allociné ou SensCritique. Forcément, le film n’a rien à voir avec les blockbusters dans lesquels on a déjà pu observer Scarlett Johansson. Il est cependant 164e en terme de fréquentation des salles de cinéma mondiales au box office IMDb  pour la période de sept. 2013 à sept. 2014.

En savoir plus :
Une très bonne analyse du film en vidéo par Le Fossoyeur de films
Scarlett Johansson s'exprime sur le tournage du film
Critiques du film sur avoir-alire.com et CultureBox
Critique du livre sur le salon-littéraire.com
Under the skin sur Allocine